
Le présent traité met en lumière le caractère primordial de la science des lettres.
Cette science n'est pas une science du discours composé de mots et d'idées ; elle précède celle des Noms, car ce qui est simple précède ce qui est composé. C'est une science de la Parole divine principielle, qui est l'aspect manifesté du Verbe. Cette Parole antérieure au discours rationnel ne peut être comprise par l'intellect car, tout comme le Coran, elle est une réalité incréée. De là découle sa fonction initiatique qui en fait un moyen privilégié de la Voie.
C'est pourquoi la Science des lettres est appelée " la Science des Saints ", étant bien entendu qu'il s'agit ici de l'Elite des " Saints-Réalisés ".
Muhyi ad-Dîn Ibn ’Arabî, plus connu sous le nom d’Ibn ’Arabî, est né à Murcie en Andalousie et décédé à Damas.
Surnommé al-Shaykh al-Akbar, « le plus grand des maîtres spirituels », il a marqué la culture musulmane, non seulement
de son temps mais également des siècles suivants, et continue d’être la référence majeure de la majorité des
maîtres du soufisme. Son oeuvre est immense, à la fois par la taille (on lui attribue plus de huit cents ouvrages), mais
surtout par son contenu des plus exceptionnels. La synthèse définitive de l’enseignement d’Ibn ‘Arabî est contenue
dans ses Futûhât al-Makkiyya (Les révélations de La Mecque), somme de connaissances spirituelles sans équivalent
dans aucune civilisation, monument de la sagesse soufie, unique tant par la complexité que par la profondeur de sa
doctrine et la subtilité de sa langue.