
L’exégèse du Coran a, sans aucun doute, emprunté des voies distinctes et a été diversement envisagée. Les nombreuses écoles qui s’y sont
consacrées ont suivi des approches souvent divergentes et ont eu des préoccupations variées. On distingue donc plusieurs types d’exégèse :
Il y a une forme d’exégèse qui s’appuie sur l’aspect linguistique, littéraire ou rhétorique du texte coranique, une autre qui prend en
considération le contenu et le sens. Une troisième met l’accent sur la tradition (hadîth) et choisit d’expliquer le Coran à partir des paroles
du vénérable Prophète A, des Imams R ou des compagnons et la génération suivante. Une autre sorte d’exégèse se base sur la raison pour
approfondir la compréhension du Livre Divin. Il y a aussi une exégèse partiale et partisane qui, partant d’une doctrine en particulier, essaie
de rendre le texte divin conforme à son point de vue. Une autre est dite objective puisqu’elle tente de questionner le Coran lui-même pour
élaborer un point de vue qui lui soit conforme. Il en existe d’autres encore.
Quant à nous, nous tenterons d’étudier deux tendances principales d’exégèse qui se sont développées tout au long de l’histoire de la pensée
musulmane, la première que nous appellerons « approche analytique » et la seconde que nous qualifierons de synthétique ou thématique.
AS-SADR, MUHAMMAD BAQIR (1935-1980)
Né à Al-Kâzhimiyya (Irak), descendant du Prophète, issu d’une famille d’érudits chiites, très tôt il choisit de se consacrer
aux études dans les cercles religieux, notamment à Najaf où il étudie de façon approfondie les fondements de la
religion, la logique, la philosophie mais aussi l’économie, l’éthique et l’histoire. Dans ses ouvrages, il s’attache à réfuter
les différents courants de pensée modernistes, tout en soulignant les réponses que peut apporter l’Islam à la crise spirituelle
et morale de l’homme contemporain. Emprisonné et torturé par le régime de Saddam Hussein, il meurt en
martyr à Bagdad.