Deuxième Tome offrant de nouveaux extraits du testament intellectuel de l’Emir Abd el-Kader, chef militaire et grand sage soufi. Traduite partiellement et publiée chez plusieurs maisons d’édition, la présente édition se distingue par la richesse de ses commentaires qui permettent une meilleure compréhension et jettent des ponts entre les sagesses d’Orient et d’Occident.
Le présent travail s’inscrit dans un « courant » qui se développe seulement depuis quelques décennies en Europe, et qui se manifeste par un intérêt véritable pour les écrits initiatiques et la doctrine métaphysique de l’?mir. Cette attention se remarque chez des auteurs dont le rattachement au Soufisme résulte principalement, à un degré ou à un autre, de l’influence exercée sur eux par l’oeuvre de René Guénon (Shaykh ’Abd al-Wâhid Yahyâ) et, pour certains, de leur contact direct avec Michel Vâlsan (Shaykh Mustafâ ’Abd al-’Azîz).
L’étude du Livre des Haltes permet d’apprécier l’extraordinaire affinité entre les doctrines exposées par l’?mir et celles provenant de Muhyî al-Dîn Ibn ’Arabî, appelé aussi al-Shaykh al-Akbar, « le plus grand Maître ». La lecture de l’ensemble des Mawâqif peut donner l’impression que l’?mir se répète et revient toujours sur le même sujet. Ce n’est pas faux, si l’on considère que le but de ses écrits est de ramener sans cesse la conscience du lecteur à la reconnaissance de l’« Unicité » ou « Non-Dualité de la Réalité », si l’on peut tenter de traduire ainsi la notion de Wahdah al-Wujûd qui s’est imposée dans l’école akbarienne pour définir la métaphysique de l’Un et de l’Identité Suprême (Tawhîd).
Le Livre des Haltes rassemble les différentes leçons adressées par Abd el-Kader à l’origine au public restreint de ses disciples. Maître spirituel majeur du soufisme contemporain, l’Emir y commente le Coran, les paroles du prophète ainsi que l’œuvre du plus grand des maîtres, Ibn ’Arabî, qu’il contribua à faire redécouvrir. A travers ces courts textes, il rend accessible à un auditoire moderne les sommets de la spiritualité soufie.
AL-JAZA’IRI, ‘ABD AL-QADIR (1808-1883)
Fils d’un Maître spirituel dirigeant une confrérie soufie, l’Emir Abd el-Kader devient, suite à une vision divine, un défenseur
du Maghreb, réunissant autour de lui les différentes tribus arabes. Diplomate subtil, il sut se faire admirer autant de
ses amis que de ses ennemis. Fort loin de l’image qu’on lui donne trop facilement de guerrier magnanime, l’essentiel de
sa vie ne s’est déroulé ni sur les champs de bataille ni dans les salons mais dans la prière et la méditation. Ce grand Maître
spirituel orienta son existence toute entière vers la quête de Dieu dans l’esprit de l’Islam le plus authentique.