La gnose (‘irfân) est le cœur et la dimension plus essentielle de toutes les religions. La gnose est la voie d’adoration la plus parfaite, fondée sur l’amour de Dieu, et non sur la peur ou l’espoir. C’est une façon de comprendre les éléments intérieurs de la religion, au lieu de se contenter de sa forme extérieure et visible. On trouve encore jusqu’à nos jours des gnostiques authentiques, parmi les musulmans, qui sont engagés dans le chemin de la connaissance spirituelle.
La science relative à la gnose est une des disciplines qui sont nées et se sont développées au sein de la culture islamique. D’un point de vue doctrinal, la gnose comporte des aspects théoriques et pratiques, concernant, respectivement, la nature de Dieu, de l’homme et de l’univers, et la relation et le comportement de l’homme avec Dieu et le monde. Cependant, la gnose ne doit être confondue ni avec la philosophie ni avec l’éthique, et encore moins avec certaines hérésies contraires au monothéisme pur enseigné par l’islam. La gnose fonde ses arguments sur la vision spirituelle et l’intuition. Sa méthode consiste en un « voyage spirituel » : plus qu’un processus purement intellectuel, c’est en purifiant son cœur, en supprimant les désirs de sa nature grossière, que l’homme, tout au long d’un cheminement difficile, sera progressivement amené à parcourir les stations et les états spirituels de la réalisation de l’Unicité divine.
MOTAHARI, MORTADA (1920-1979)
Né en Iran, il étudia à Mashhad et à Qom sous la direction du célèbre philosophe et exégète Allamah Tabâtabâ’î et
de l’Ayatollah Khomeiny, puis émigra à Téhéran. Il est considéré comme l’un des penseurs influents de la Révolution
islamique en Iran. Philosophe, dignitaire chiite et politique, il est l’auteur de plusieurs écrits sur l’exégèse du Coran, sur
la philosophie, l’éthique, la sociologie, l’histoire, et bien d’autres sujets. Il s’est également attaché à réfuter, d’un point
de vue philosophique, les théories du marxisme, du matérialisme et d’autres idéologies, tout en présentant le point de
vue de l’islam. L’Ayatollah Motahari est mort assassiné en 1979.